• Post Marathon 2013

    L’après marathon : un nouveau moi

    Petit 1. Une bonne chose de faite

    Je n’ai pas eu souvenir d’avoir eu pareil mal de jambe la dernière fois. Mais ce mal aux jambes me fait du bien. C’est bon d’avoir mal, d’être fatiguée, épuisée même.  A chaque fois que j’ai mal, ca ne m’agace pas, je sais que c’est pour une bonne cause, c’est une bonne chose de faite, ca me fait meme parfois sourire interieurement. Avec un peu de recul, je ne pourrais pas dire lequel de mes 2 marathons a été le plus dur. C’aura été des souffrances differentes. Je ne me rappelle pas avoir eu vraiment des douleurs dans les jambes, dans les cuisses le jour J, mais plutôt un manque d’energie. Ca na pas été le cas ici. J’en reviens pas de pouvoir dire que j’ai couru deux marathons ! La spirale infernale a pris, ca y est., je l’ai fait, j’en ai bavé, et j’y suis revenue.

    Petit 2. « La prochaine sera plus facile »

    Je pensais que ça serait plus facile peut etre. Il y a quand même un quart d’heure de souffrance en moins, et ça, je l’ai senti passer. Mentalement ca y fait aussi. Quand on se dit qu’on part pour 3h45, ca ressemble a 3h30 pour un optimiste, on est dans la tranche des 3h. C’est un long film, c’est une demie apres midi, c’est une très courte matinée, ce n’est plus « presqu’une apres midi de boulot entière ». Je me dis ce sera plus facile la fois d’apres, et puis je m’interroge sur le marathon en me demandant si un jour ça peut etre plus facile, sachant que l’on se fixe toujours des objectifs un  peu au dessus de nos moyens, pour aller toujours plus vite, pour devenir toujours plus fort.

    J’avais peur avant de partir, la boule au ventre, l’excitation la veille, l’énervement la nuit, le trac le matin. Au 35°, j‘ai compris que j'avais raison, que je ne m’étais pas trompée dans mes sentiments d’apprehension, même si cela m’a sûrement consommé un peu d’énergie, c’est aussi ce qui ma permis de my lancer prudemment, den garder sous le pied, de se souvenir qu’au 25°, c’est loin dêtre fini, qu’il faut encore beaucoup en parcourir avant de pouvoir analyser la situation et éventuellement décider de « se lâcher ».

    Petit 3. 700 et qq sur plus de 7900 femmes, c’est un début.

    Avec mon temps de 2011, aurai été dans les 1700°femmes. Je gagne mille place avec ce quart d’heure et c’est ainsi que j’ai un classement tout a fait honorable dans la catégorie des femmes. Mais qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est 3h45, cest quand meme dans la fourchette des 4h. Tout ca pour ça ! Toute cette fierté pour un score si banal.. Qu’est-ce que c’est, qu’est-ce que ca représente, qu’est ce que ca veut dire ? Est –ce que ca me classe quelque part dans l’echelle de la valeur humaine ? Est-ce que j’ai atteint un but ultime, qui sert a quelque chose ? Peut etre que cela ne vaut rien, que cela ne sert a rien, et que ca ne veut rien dire pour la plupart des gens que je rencontrerai. Et c’est quelque fois paradoxal : mais je me dis que ca fait du bien. De vivre quelque chose qui ne va pas plus loin que la fin. Comme dirait l’autre « sourire à une inconnu qui passe, n’en garder aucune trace »…

    Petit 4. Le casse-tête du lundi matin : comment sy prendre pour descendre des escaliers

    Lundi soir devant top chef, j’ai encore mal au dos, aux jambes. Le plus dur, ce sont les marches et aussi de passer de assise a debout. Entre chaque marche, j’ai besoin de reprendre mes esprits. Il me faut du temps pour oublier le pic de douleur que je viens de recevoir dans la cuisse pour oser affronter la marche suivante. En sortant de l’appart’ lundi matin, j’hésite réellement à descendre sur les fesses. Et puis finalement, je me tiens solidement a la rampe, et je descends les escaliers plus avec mes bras qu’avec mes jambes.

    On est mardi matin, je sens que la douleur s’en va. Je suis contente qu’elle me semble parfaitement symétrique, j’espère et pense que je ne me suis blessée nulle part. Mes mollets ont bien tourné dimanche je suis fiere d’eux, Je n’y ai pensé que dimanche soir, c’est pour dire à quel point je ne les ai pas senti. Je crois que cette fois, c’est bon, mes tendinites sont parties ! Je leur ferai un bisou chacun ce soir, après le couscous si je suis assez souple.

    Petit 5. Un marathon, qu’est-ce que ça change ?

    Je crois que ça permet de devenir plus humble, plus tolérant, de moins gueuler aussi. De se rendre compte de la chance qu’on a de pouvoir courir, de se sentir vivant à 100%, de s’utiliser au maximum ou presque, de travailler son mental. Ca peut aider dans des moments durs ou désagréables de notre vie : on y repense, et on se rend compte que bien souvent, qu’un moment affreux qu’on est en train de vivre, est souvent forcément moins pire que lorsque nous étions dans la souffrance au 37° km, avec la ferme intention de ne pas abandonner, sans imaginer cette possibilité même, comme si cette solution n’existait pas. Forcé a terminer sinon.. Ya pas de sinon. Il n’existe pas le sinon de toute façon. Depuis longtemps, j'ai un point de référence en terme de moment dur. Le marathon 2011 a pris la pace de mon précéedent point de référence qui etait a mon ancien boulot a soft media, cetait different, cetait plus de la souffrance psychologique. Mais les deux finissent souvent par se lier intimement.

     

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