• Voilàààà !!

     - 10km du 19ème -


    Samedi apres-midi, je vais en voiture récuperer mon dossard et repérer les lieux pour la course. Dimanche, je serai toute seule. Personne ne court avec moi, d'ailleurs aucun coureur de mon entourage nest au courant, et ma mere ne viendra pas me voir a l'arrivée cette fois.  Je prends tout ce qu'on me donne : prospectus, puce, tee shirt blanc avec decor à l'instar des foulées du 19eme, un sac planet jogging bien pratique pour ranger un eventuel casque + des vetements, dossard. Vu le temps que je mets a traverser paris porte de pantin --> marie du 19eme et vu le temps que je mets a me garer, j'opte pour la moto demain. Je me renseigne sur le vestiaire, pour avoir la possibilité de venir en moto et laisser mon bazar sur place, et effectivement, il y a consignes. 

    CycleSamedi, je ne fais pas la fete, sans prevenir personne tjrs, je mange des pates al dente, et je me couche tot. Ca tombe bien je suis fatiguée, je tarde pas à m'endormir. J'arrive donc a me lever peniblement tres tot, puisque le depart est à 9hoo, a lautre bout de la planète. Comme d'habitude : j'avale qq cereales, jevite les fibres et les produits laitiers (pas de banane, pas de yaourt), et l'indispensable rit uelle vitamine C. Il fait beau, et c'est agréable de pouvoir s'habiller simple :en gros, il me faut un tee shirt et un short. Pour le trajet, je ne prends meme pas mon manteau, mais une grosse laine, que je pourrais facilement fourrer dans le sac a donner au vestiaire.

    Je me plais sur la route à ne trouver personne, ni sur l'autoroute, ni sur le periph, et non plus dans paris. Mais quelques joggeurs a dossards me rappellent à l'ordre : il va y avoir un peu de monde. Je mets ma moto juuuuste a coté du depart, cest super. Je suis en avance, je confie tranquillement mes affaires aux benevoles. Il fait bon. Je m'echauffe, comme les autres, dans le parc des buttes chaumond. Je suis la ligne du parcours, ca grimpe grave !! Le soleil continue a se lever, et ma montre affiche une allure tres basse, je peine, mais je depasse quand meme quelques coureurs a dossards pendant lechauffement. J'ai du mal a croire qu'il va falloir courir à  plus de 2km/h au dessus de ce que je fais là, pendant 10km, dans la foule, dans les montées, sous le soleil.

    Je retourne vers la musique, vers le crieur d'ambiance, pour lentendre dire que le depart va etre retardé. Trop tard, je suis deja dans le depart, bien placée pour ne pas avoir trop de decalage entre le coup de petard et mon pied sur le tapis. Je sautille sur place pr maintenir mon coeur en eveil et je matte les gens qui nous mattent de leur fenetre dans l'immeuble en  face.

    J'entends distinctement le coup de feu et je commence a pietiner, encore quelques secondes de repit avant presqu'une heure de galere. Je me dis que je peux courir au feeling, sans regarder ma montre, juste le faire au maximum, mais je cede trop vite a la tentation, je veux voir si ma montre est bien calibrée. Ya un peu foule au depart, en effet on est 1100, mais cest gerable, et jarrive vite a me faufiler jusqu'a trouver un groupe qui a a peu pres mon allure. Je cours a coté dune fille qui est partie juste a coté de moi, et je la grille. Je me sens pousser des ailes, je sens que la course va etre facile, jai limpression que je vais meme pouvoir faire mieux que ce que je peux esperer... dans cette premiere partie, je double beaucoup de monde. Il faut que je sois strategique : il me semble que la fin est descendante et le debut est assez roulant aussi.. Que se passe-t-il au milieu du parcours ? Je tape les descentes rapidement, mon cardio ne se manifeste pas mechamment, il est content detre stimulé pr aller vite. Une sensation de puissance, que j'avais eu aux foulées du 8eme : depasser les autres sans resse ntir de difficulté. Au 3eme, ce qui me reste ca me parait long, je pense que leuphorie est partie et que je ne la recroiserais peut etre pas avant les 500 derniers metres. Et puis le redouté arriva : à 4,5 km dans les jambes, et une tres bonne moyenne sur l'allure, la cote du parc des buttes chaumont me ralentit completement. Je ne me laisse pas couper les jambes, je fais de petites foulées, mais ma moyenne explose negativement. Il y a des bouteilles d'eau a prendre, et la course reprend son cours normal, je prie pour une descente. Mes jambes veulent foncer, mon cardio veut se reposer. Je ne bois pas tt de suite, tt le monde jette sa bouteille...


    Quelques applaudissements, beauc oup de sourires echangés avec les benevoles de la circulations. des photographes qui font comme sils ne photographient pas.

    Qques km plus tard, je me rafraichis les mains avec de la cristalline, et je nai tjrs pas envie, mais je bois enfin.Ensuite, je me debarrasse dune bouteille mi pleine, pr qu'un coureur fatigué me crie par dessus l'epaule : "merci pour l'eau hein !!". S'il economisait sa salive, aurait-il moins soif ? Agacée, j'accelere, surement pour qu'il ne puisse plus me voir, pour qu'il ne puisse plus me maudire. Alors un autre coureur que je rattrappe me dit "mais cetait pas de leau quil y avait dans la bouteille, cetait du dopage !" Je metonne de pouvoir lui repondre sans trop de dif ficultés respiartoires que "j'ai du mal dans les montées, alors j'en profite quand ca descend". Il me retorque quelque chose que je ne saisis pas, et je continue dans ma lancée, je le grille lui aussi, mais je le retrouverais plus tard, dans la prochaine montée justement.

    On croise un coureur avec u n dossard qui remonte le parcours.. en courant. Cool, certains ont deja fini. Apres, on arrive rapidement sur les deux derniers km, puis le dernier. Beaucoup ont encore de l'energie pour accelerer. Je ne sais pas si ca s'appelle une course mal gerée, ou au contraire une volonté réussie du joggeur. J'entends la musique d'arrivée, il semblerait que moi je nai plus de force pour gagner quelques secondes. Je me traine jusqu'au virage avant la derniere ligne droite dans le parc et l'arrivée. Mais là c'est trop fort : il y a des barrieres, sponsorisées je crois, et du monde agripé autour. J'arrive a foncer. Je ne vois pas le chrono, et je pense surtout à arreter ma montre. Qu'elle soit mal calibrée me donne quand meme mon temps exact, de tapis a tapis. Alleluia, je suis dans les 48minutes !

    Jai passé une bonne course. Avec des facilités, puis des difficultés, une course pas redondante. En plus de ca, je suis contente de mon chrono. Je gagne plus d'une minute par rapport aux 10 derniers km, il y a 3semaines.

    graph



    votre commentaire
  • L'histoire du 10 km Planete Jogging ce dimanche 1er mai

    Le tee shirt est tres joli, il est rose fushia.. Mais quel dommage : à prendre le dossard le jour meme de la course, je me retrouve contrainte a obtenir un tee shirt L.. Pourquoi ils font pas que des s et m? Jai pas croisé une seule gonzesse L. Enfin bon, c'est pas tres grave, cest surtout pour la deco. Les tee shirt des courses, ce sont de vrais trophées pour moi. Je range tout le reste, (afin de ne pas etre trop envahie) : medailles, dossards, photos..., mais je laisse a vue les maillots.

    Le depart de la course est a 1o:oo. J'ai presque envie de dire " comme dhab :" on part avec kdr pour rejoindre un ami deja sur place. Garés a l'arrache comme tout le monde, mais tres pres du depart, pas comme tout le monde, on recupere nos dossards dans une enveloppe contenant un ticket de consigne, quon n'utilisera pas, et une mignonne puce dans un petit sachet...
    Vite vite, on depose les tee shirts et le bordel de l'enveloppe (principalement des tracks de courses a venir), dans la voiture. Apres que les epingles m'aient agacée pr accrocher mon dossard, il ne me reste plus beaucoup de temps pr m echauffer, alors que je veux absolument ne pas partir a froid. Finalement, ca va : jai le temps de cavaler a droite a gauche pendant 10minutes environ. Je ne m'habitue pas a cette bizarre situation de voir des runners courir dans tous les sens, nimporte comment , a des allures differentes, des manieres differentes.. mais tous un peu semblables dans le fond: minces, baskets, short, dossard, montre, simplicité.
    Kdr se chauffe a fond la caisse, je trouve ca un peu dangereux, et d autres encorebplus rapides paraissent s echauffer a 13-14 km/h. On va pour se tasser dans notre sas bleu pair, et je sautille sur place, avec qq etirements des mollets. Je pense que le depart ne va pas etre a 10h.. Et en fait si.
    Jentends le coup de petard, je sais alors que jai encore un court instant de tranquillité, encore qq secondes de stress , que deja on commence a pietiner. Il y a des barrieres a enjamber car on est tt a gauche dans le sas, il sagit de ne pas se viander !

    Hop ca part, jappuie bien sur le tapis et jessaie de me degager un maximum de cette foule de clampins qui part a 10km/h. Je me rappelle ce que kdr mavait dit pr les foulees du 8eme "allez cest un 10km, faut rouler la!" . Mais je suis tres encombrée par les autres coureurs. Il faut slalomer, comme au semi, les rues sont etroites par rapport au flux que nous formons. Je perds du temps des le depart, pas par manque de jus ni de motivation, mais tt simplement parce que je ne surveille pas trop ma montre et je ss perturbée par les autres. Je roule a 10 quand jai limpression detre a 12, et parfois je pense me trainer quand je vois, grace a mon accelerometre, que je suis a 12,7.
    Je passe pas une super course.. Ma musique est un peu ripoux, jai la flemme aussi. Jai pas envie, jai beaucoup de pensées negatives. Par contre, il ne fait pas tres chaud , contrairement a ce que jattendais. Pas soif, pas de sueur qui pique, mes courbatures ne se font pas trop sentir, je nai pas faim, pas envie de pisser. Rien qui ne puisse vraiment me contrarier. Mais, comme ces dernieres semaines (depuis le marathon), aujourdhui je me retrouve sans motivation, sans jovialité, jai pas l'energie, le dynamisme que je voudrais, je suis vide de force mentale. Pourtant jy crois tjrs et je lis des bouquins, mais cest comme si jetais un peu epuisée. Je comprends le coup de mou post-marathon dont ils parlent dans les magazines. Je me disais que ca devait etre un peu bidon, mais finalement, peut-etre que je suis dedans depuis la reprise...

    Il y a des moments dont je me rappelle : au 4eme, je me rappelle avoir pensé "au marathon, cest dix fois ca !", je sais que je fais pas un marathon ce matin, mais ca ma coupé les jambes. Et puis un peu apres je me suis vraiment dit "Mais qu'est-ce que je fous là ?" "ca rime a quoi? Ahah, oui, style j'suis sportive!! Moi qui suis une grosse feigne, à quoi je joue la? Quest ce que je cherche? Cest pas moi ces conneries, je referais pas de 10km, ca mamuse pas". Et puis je nous voyais tous sautiller sur place, tous habillés pareil, dans le meme delire, la meme inutilité, le meme essouflement. J'ai pensé "ils sont tous comme moi, des pantins.. Serieux, qui peut vraiment aimer faire ça ?"
    Jai pensé a m'arreter. Mais en fait avec le recul, je constate que dans enormement d'entrainements, jai cette folie qui me titille. Et en fait, comme ce dimanche, je ne cede pas.

    Au ravito, cest des gobelets qui nous sont distribués, pas des bouteilles refermables.. Un peu galere de boire au verre en courant..

    De courts instant, je prends mon pied. Je cherchais ce que jai trouvé dans mon fractionné lautre fois ou ca allait mal. Je leve la tete, je regarde bien haut, et jessaie de l'attrapper. Quoi? Je ne sais pas.. Une petite chose qui fait que je veux etre la et pas ailleurs, que je veux que mon cardio soit exactement haut comme ca, que mes jambes aillent plus vite, quitte a morfler un peu plus.. Saisir ma puissance, la concretiser..

    Des hauts , des bas, un haut, des bas, cela qualifie bien cette course. Je trouve ca un peu long. Je suis agacée, me sens nerveuse.
    Un mec et son fils a velo suivent une bonnefemme qui doit faire dans les 40kg ou moins, elle est bien. Elle est en rose, elle est juste devant moi tte la course. Je narriverais pas a la depasser, mais je ne cherche pas vraiment a le faire. Peut-être qu'elle est partie un peu avant moi..
    Je finis juste en dessous des 50min, je suis un peu deçue. Mais pas de trop car tout au long de la course, jai essayé de saisir chaque moment pr me demander est ce que je pourrais rouler plus vite la? Le parcours nest pas tres roulant, ca descend et ca monte, les decors semblent ne pas defiler. Par contre, il y a pas mal de photographes, et je compte sur au moins deux photos sympas.. Au moins ca..
    Il faut noter que jai quand meme progressé: avec la chaleur, les crampes, et un parcours moins roulant, jarrive a courir plus vite que le 30janvier sur la mm distance. Mais je narrive pas avec le mm epuisement. Jai vu ma mere a larrivée! Elle commence a etre une fidele! Elle a crié Pr moi alors jai souri dans mon dernier sprint, jetais tres contente que ca se finisse. Je retrouve kdr a larrivée qui fait un joli temps malgré son manque d entrainement.

    Je nai pas preparé cette course. Encore hier, je me suis dit "ah oui , cest vrai cest demain le 10km".. Par contre ce matin jetais stressée... Un peu la pression car des gens savent que je cours, et il s agit de savoir si je suis assez forte pour reussir mon objectif.. Aujourdhui, sur 48 aux 10, la reponse aura eté non... Cest compliqué a gerer un dix. Cest taper dedans, sans se cramer. Cest court, mais cest long.

    Je m'interroge sur le plaisir de la course, est ce quil ne viendrai pas surtout lorsque lon sarrete? Pour vivre mieux chaque instant où lon ne coure pas ? Pour avoir les felicitations et les encouragements des autres? Sentir quon est soutenus, admirés, ... aimés?


    Malgré ttes ces mauvaises pensées pendant la course , je me ferai bien la parisienne du 22mai quand meme... (10km) A mediter...


     
    Merci pour ton message FXF. Je lai eu ce matin !
     

    votre commentaire
  • Vite, d'autres objectifs !

    Pour ne pas lacher la course à pied suite à un entrainement intensif comme celui que j'ai fait, il me faut immédiatement me relancer un nouvel objectif. Ca ne va pas etre trop dur de reprendre la CAP puisqu'il fait vraiment un temps à courir et que le soleil se couche tard. Je ne compte pas perdre de temps cet été ! J'envisage déjà de courir un autre marathon, peut-etre celui de Berlin si je trouve quelques dossards, au moins deux pour kdr et moi.J'ai déjà hâte de reprendre l'entrainement pour pouvoir à nouveau progresser, et faire un meilleur temps que dimanche dernier (4h).

    Mais avant que cela se concrétise, il me faut tout de suite une autre course. Je me retourne vers une petite distance, sur laquelle je me suis inscrite il y a quinze jours. Je me lance sur le 10km de Planet Jogging, qui a lieu le 1er mai 2011. A mon précédent 10km, j'ai mis 50minutes et quelques secondes. Il faudrait donc passer sous les 50minutes. Là, comme ça, au feeling, je dirais même qu'il faudrait essayer 48 minutes ! Maaaaaais je sors d'une epreuve difficile, et avec cette semaine de repos obligatoire, il ne me restera que 15 jours pour preparer ce 10km.

    Cela dit, je me rappelle avoir fini les foulées du 8ème avec quelques regrets : je n'étais pas esquintée comme j'aurais pu l'être, je n'avais pas donné le meilleur de moi-même. J'avais fait ma feignante, j'étais restée sur mes gardes, alors qu'au 8ème km déjà, l'arrivée etait juste là, il suffisait de booster à fond. C'est pour ça que j'avais peur d'avoir des regrets pour le marathon. Mais même aujourd'hui avec un peu de recul et d'oubli des souffrances, je ne vois pas trop où j'aurais pu gagner ne serait qu'une poignées de secondes au marathon. J'ai fait mon maximum dimanche, pour ça, je suis soulagée, et contente de mon score.

    Bref, j'ai hâte de faire cette course de 10km, et même envie d'en faire une avant 3 semaines, mais repos oblige ! Alors patience...

    Cachés


    2 commentaires
  •  

    MDPMARATHON DE PARIS 2011 35eme edition

    L’avant-course :

    La dernière semaine aura été une semaine très stressante. Je pense beaucoup au marathon, on parle marathon, je bois du malto, je fais attention à ne pas me blesser, en moto ou a pied, et les soirs, je m’endors la-dessus. Les derniers jours, je mange des pâtes plus qu’à l’accoutumée, et je reduis les apports en sucre. Je me lache sur les bananes. J’ai l’impression qu’a ne pas courir pendant une semaine et a bouffer des pates, je suis un peu plus epaisse qu’avant. Il ne le faut pas, car je vais le payer dimanche ! Je ne me pese pas, alors je ne sais pas ce qu’il en est vraiment. Je me repose un maximum, surtout la nuit du vendredi au samedi, mais j’ai du mal a trouver le sommeil dans la nuit du 9 au 10.

     

    La course :

    Et voilà je termine mon tout premier marathon, mon marathon en 4h pile et quelques secondes. Je suis finisher, ca yest : j’ai la medaille, jai le tee shirt rouge ‘finisher’, j’ai les honneurs. Et encore hier Bertrand qui me dit que 42bornes, ce nest vraiment pas naturel ! Ca, je veux bien le croire !

     Comment se presentent les choses ?  Et bien, a peu près comme prévu : on part rejoindre tous les runners en scooter, kdr m’emmene, et on rejoint mon adversaire sur place. On a tous les deux le même objectif annoncé : 4h00, avec tous les deux un objectif secret, un petit peu en dessous de cette barre des 4hoo. Alors on se chambre gentiment depuis quelques temps, il est plus vieux que moi, il coure depuis plus longtemps, c’est un homme, il a du retard sur mon nombre de km à l’entrainement (principalement au mois de mars). L’ambiance et le soleil sont au rendez-vous, il va faire très chaud, c’est sûr. Dans notre sas, mon compagnon de course me demande si nous faisons la course ensemble. Je reponds categoriquement non, mais on part ensemble et on fait quand même les premiers km, doucement, cote à cote. Et puis je commence a accelerer, et puis il faut doubler les autres, slalomer dans la foule. Bref, mon collègue passe derrière moi. Le reste de la course, je ne le reverrai pas. Je suppose qu’il est toujours derriere, alors qu’il m’a peut-etre depassée, je n’ai rien surveillé. J’allume ma musique et je redécouvre mes jambes et ma foulée, que j’avais quittés depuis une petite semaine.

    Le départ est sympa parce que les gens avancent plutot pas mal, les champs elysées sont à nous, il y a de la place. Je reste vigilante pour ne pas me « cramer », comme on dit. J’ai effectivement, en début de course, plein d’énergie, et en plus de ca je n’ai aucune douleur. Le temps meteo est tip top. Je reste sur mes gardes quant à mon euphorie, tout en sachant bien que dans quelques instants, rien ne sera sans doute plus pareil. C’est  vraiment incroyable l’épuisement physique, mais c’est assez rigolo de jouer avec ça, tout compte fait. Sur le premier semi, il ne se passe rien d’incroyable : je suis fraiche, je fais deux BA : je sauve un coureur de la gamelle en lui montrant un gros detritus casse-gueule au milieu de la chaussée, je crie ATTENTION, et je prends deux bouteilles d’eau à un ravito pour la donner à un vieux qui me dira, non sans étonnement, ‘’merci beaucoup’’. Il y en a plusieurs que je connais pas qui me lanceront un encouragement personnalisé. J'ai remercié ou au moins souris a tout ceux que jai entendu : un pompier, un enfant, une femme, un autre pompier, une fille et sa mère. C’est a partir du 20eme, ou un peu après, que les choses commencent à se gater, pour finalement vivre une sorte de chauchemar, entrecoupé de moments de lucidité positive. Je remonte jusqu’au 24 ou 25eme, plutot pas mal. Mais déjà quelques douleurs sont apparues ci et là : sous le pied droit, a droite, et toujours cette foutue hanche droite. Le dos va bien. Soudain, quand je passe sous le premier pont, je commence à prendre conscience de la folie et de la difficulté de l’événement : une ambulance est annoncée derrière nous, l’ambiance est glauque, tout est terne, je sais qu’on est lancés pour trois parties de grimpettes. Ca pete de partout : a droite et a gauche, des etirements, des etirements, des crampes, des douleurs, et le petit monsieur qu’on vient secourir : tout enveloppé dans une couverture de survie, avec deux gars autour… Et là je me dis : « Et si ça tournait mal ? Et si je m’évanouissais ? Il faut que j’atteigne au moins le 30, car là, il y a un tapis, les preuves seront là, et 30km par 22°C, c’est dejà un bel effort… » Je suis pleine d’inquiétudes. J’ai soif, j’ai envie de faire pipi, et ce dernier problème, depuis le 21ème. Je continue à prendre du sucre tous les 5km mais je me force : c’est pas bon, ca donne soif, il faut le croquer, je pense aux caries, je me demande si je vais reussir à ouvrir le papier, s’il m’en restera assez jusqu’au bout ? (oui, je compte aller jusqu’au bout). En plus de mes douleurs à la hanche et au pied droits, de l’envie d’uriner, et de la soif, j’ai mal au ventre par crises, et j’ai des remontées très très acides. Je me masse le dos en prévention, je n’ai toujours pas de douleurs. Je regrette d’avoir trop bu au depart, trop peur de tomber en etat de deshydratation : je me tape deux petites gorgées d’eau à chaque ravito. Mais serait-ce trop ? J’ai toujours envie de faire pipi, mais c’est une gene qui a tendance à presque disparaître face aux autres problèmes… Je perds mon avance, le temps qui separe chaque kilometre devient de plus en plus long. J’ai trop soif. Au ravito du 30eme, je marche, comme tout le monde, et ca me permet de boire au calme, et de bien repartir. Et puis je me traine jusqu’au 33ème, l’infect Powerade est là. Les gobelets jonchent le sol, je jette un œil à la table, mais comprends qu’il n’ya pas de Vittel ici, alors je file tout droit. Ca colle les pieds, ca pue. Vient ensuite le marathon de Vannes qui fait sa promo et on nous propose du vin... J'ignore la table. Et celui pour lequel je n’avais pas marché jusque là, vient juste à coté de moi : il crie mon prénom, et coure avec moi quelques mètres. Il me demande si ça va, je reponds machinalement oui, alors que j’ai envie de pleurer. Je lui communique brièvement ma souffrance avec un petit ‘’c’est dur’’. Il me dit de m’accrocher, que c’est bien et que je suis sous les 4h. Je lui dis « pipi », il fallait que quelqu’un le sache ! Il me dit encore quelques mots gentils, et il s’en va « allez, je t’attends à l’arrivée ». Je suis triste.. C’est dans longtemps l’arrivée.. Après le souffle d’énergie et cet evenement incongru, je m’abandonne une deuxième fois, voir tous ces marcheurs m’encourage à marcher ‘’c’est normal si tu laches un peu, regarde, tout le monde le fait !!’’. J’ai toujours ma bouteille Vittel tiede, que j’ai meme du mal à porter. Je trouve une astuce pour la caler dans mon short. Les gens marchent. Je retrouve une semblant de patate, et puis je remarche un peu.. un tout petit peu.. Juste le temps de fermer les yeux et de boire un peu sans secousses.. Quelques secondes de bonheur, et mes jambes font la gueule quand je me remet à les maltraiter. Le 3h55, que j’avais pourtant bien accroché jusqu’au semi, est bien niqué, et il s’agit maintenant de ne pas flancher pour finir sous les 4h. Aucun autre mot que "cauchemar" ne vient qualifier ce que je vis quand j’aborde le 36. Il en reste 6, ca fait plus d’une demie-heure. Ca fait plus que ma derniere sortie de lundi (5km, et c’etait long quand meme). Je retrouve un peu mes esprits quand je passe le 40ème, un petit coup de boost, ca yest, je ne m’arrêterai plus ! Les gens crient fort, tout m’agresse, les fanfares (je vois là une connaissance de longue date dans une de ces fanfares !! Quelle drole de coincidence, mais je ne crie pas son prenom, car quand jy pense il est deja trop tard, et je le regrette, mais je viens de lui communiquer mon etonnement par mail), les gadgets des supporters, ma propre musique. Je l’arrête pour me concentrer un maximum, c’est trop dur. Un dernier effort quand je passe le 41, je sais qu’il est impossible que je flanche là. Je pense plus que jamais à la possibilité d’aller aux toilettes, de boire un litre frais et pur, et de m’écrouler apres la ligne d’arrivée. Le chrono initial ne m’importe plus, mais il faut finir, il faut peter les 4h quand meme. Le km 41 est long, mais c’est moins long que du 37 au 38. Bref, le 42eme arrive, et bizarrement, il me reste un peu de jus, alors je finis les 200metres qui restent avec un sprint minable. Maman est là, elle crie mon prenom ! Je l’ai vue, je lui souris, je suis trop contente qu’on ne se soit pas loupées ! Les dernières foulées sont dans ce virage.. et comme ils disent dans les magazines, on y pense .. « Ca y est, je l’ai fait ! Je suis marathonien ! ».

     

    L’après-course.

    Finalement, je ne m’effondre pas, je zyeute partout pour retrouver ma dignité : il me faudrait des toilettes, un moment d’intimité, et de l’eau. Les toilettes sont là, à mon etonnement, il n’y a pas du tout d’attente !! Une dame sort de celle-ci, c’est parfait ! Ensuite, c’est long avant de retrouver les fameuses petites Vittel. On doit d’abord se faire enlever la puce, (je pense alors à arrêter ma montre mais je me loupe dans les manips), on doit récupérer son tee shirt « LES FILLES EN ROSE, LES HOMMES EN BLEU ! ». Il n’y a presque que du bleu ! Pas de s, je récupère mon magnifique tee shirt rouge petant FINISHER, qui terminera suspendu à coté du orange du semi, et du blanc de mon 10km. J’ai envie de le mettre tout de suite, je suis trop fière. Je regarde mon portable : j’ai des textos inattendus de deux collègues qui ont pensé à moi pendant la course, et kdr qui me dit qui ma vue arriver et que je suis ‘’en moins de 4hoo’’.. presque… Je récupère ma medaille, et de l’eau x 2. Puis le mouvement ralenti, et je regarde à ma gauche ceux qui sont assis sur leur ponchos.. ils ont l’air si bien ! Allez hop. J’ai fait tous mes jobs : medailles, tee shirt, puce, eau, je me repose, kdr et maman m’attendront un peu, c’etait trop dur. Au bout d’un moment je me relève, mal, tres mal aux jambes. Et je rejoins, non sans embouteillages, la liberté. C’est hyper long avant de pouvoir sortir ! Je me dirige vers le point de rendez vous et on se retrouve assez rapidement tous les trois. J’apprends que mon compagnon tourne sur les 4h20. Je trouve un peu d’ombre et je m’allonge, là comme ça sur le trottoir, juste apres les felicitations de mes deux precieux proches. Quand je releve, un peu la tete qui tourne, je ne sais pas trop ce que je dois faire, manger ? me rallonger ? aller au soleil ? se refroidir à l’ombre ? s’asseoir ? marcher ? Quoiquil en soit j’ai soif, maman m’achete gentiment a boire avant quon retrouve mon compagnon de course pour s’echanger nos problemes et nos emotions… Ca a été dur pour lui aussi, mais je ne connais pas tout dans le detail, fier, il nous parle surtout d’une douleur au genou qui l’a un peu paralysé, et fait mordre dans le chrono. Il nous dit qu’au cardio il etait bien, j’ai du mal a y croire ! Et en effet, le coup d’œil quil me fait jeter sur sa montre me le confirmera rapidement. Pour la suite, j’ai comme des bleus partout. Un petit tour de scoot me fera le plus grand bien.  Je n’ai absolument pas faim, j’ai la bouche pateuse, je suis secouée. Jai mal aux jambes, mais j’arrive a me tenir. Simplement, passer d’une station debout à assise, ou pire, l’inverse, reste douloureux. Si j’appuie sous mes cotes, bleu. Si je me gratte le dos, bleu. Toute la peau est ultra sensible. Mais j’ai presque eu envie de recourir cette apresm. Il fait beau, il fait jour, et je n’avais rien a faire, alors c’est comme un petit rituel…  Enfin, je ne mangerai qu’une petite quiche vers 17h, histoire de… Bon ben, j’ai un peu mal a la tête.. je crois que je vais aller me coucher.  

    A quand la prochaine ? 


    2 commentaires
  • JournalEt voilà mon premier semi marathon bouclé ! Ce n'est pas sans fierté que je passe ma ligne d'arrivée avec 1h47min55 secondes en temps réel. Avec un depart pour notre sas très différé du coup de petard (on part vers 10h15), je finis en tout juste plus de 2h00 en temps officiel.

    Que je retrace la course telle que je me la rememore aujourd'hui (lendemain des faits).

    Comme à mon habitude, je mets mon reveil deux fois le matin, je crois que j'en mets un à 7h25, un autre à 7h35. Notre départ  est prévu à 8h30 ou 9h45 La veille au soir, je me couche tot, je mange des pates, je me masse les pieds, les jambes, et j'avais pris le soin d'acheter un gatosport sur ma pause de samedi midi.

    Me voilà à peine entrée dans la journée du 6 mars 2011, que je me dois d'avaler un tiers de ce fameux gateau sport hyper compact, bourré de calories, de graisses, sans gout qui n'a de brownie que l'étiquette. Je sais que cest pour mon bien, alors ca passe. Je n'ai pas couru beaucoup cette semaine, et ce matin encore, je suis malade. Mais je n'ai pas trop mal dormi, et je n'ai pas mal au dos. Au sauté du lit, je gobe dejà une vitamine C et un cachet anti douleurs. Les préparatifs sont rapides, je ne mets pas mon cardio, je me demande au moins cinq fois si j'ai bien enlevé mes boucles d'oreilles, je verifie une huitaine de fois que j'ai pris des mouchoirs. Je m'equipe de ma puce et de mon dossard mais je laisse tomber mon cardio.

    Je ne suis pas stressée pour l'heure, on part autour de 9h (alors qu'on setait dit 8h45 max...), et je me demande meme ce qu'on va bien pouvoir faire la bas pendant une demie heure. Finalement, la route est un peu blindée , c'est impressionnant le nombre de conducteurs de scoot qui portent des baskets, tous les gens dans les voitures autour de nous portent des casquettes ou des hauts de sportifs... On arrive  un peu apres 9h30 je crois, mais kdr trouve facilement à se garer.. à l'arrache, a 200 mètres de notre sas de depart! On s'echauffe doucement, je n'hesite pas a me defouler en sautillant, ou en montant les genoux, quitte à etre ridicule : on voit bien que la mode ce matin n'est ni au look, ni à notre foulée. La mode est à la performance personnelle ! On finit notre cirque, et on rejoint les deux autres qui étaient deja sur place, mais au chaud dans un café.

    Ya du monde dans notre sas 1h50, et je le regretterai. les gens sautillent un peu, mais l'excitation générale et la mienne ainsi que  l'ambiance ne semblent pas etre aussi grandes que lors des foulées du 8eme. J'attends 10hoo, et surtout l'ouverture des barrières, mais à moins cinq encore, il ne se passe rien. rien d'autres que des gens qui demandent a d'autres quelle heure il est. On n'a pas entendu le coup de petard, car on est loin, mais le sas n'est toujours pas ouvert tandis que 10h est passé. Finalement cest après 10h10 qu'on commence à pietiner, et vers 10h15 que j'appuie avec insistance sur ces differents tapis rouge délavé. Si l'ambiance semblait ne pas être là quand les coureurs m'encerclaient, c'est avec un joyeux etonnement que j'appercois sur les cotés à gauche et a droite avant le depart beaucoup beaucoup de monde, qui fait beaucoup, beaucoup de bruit! Ca donne chaud au coeur, alors jenleve mon poncho coupe vent ! Je n'ose pas les regarder, j'ai des frissons partout, je branche ma musique dans mon oreille droite , mais j'entends a peine chanter tellement les gens sont là. Puis l'ambiance et le volume des cris redescendent pour laisser place au stress. Je ne sais plus si j'ai mis pause, je n'entends que les pas des autres. Je ne me demande pas ce que je fais là. Je mets un pied devant l'autre et essaie d'être rapide des le debut, pour ne pas perdre du temps et pour m'habituder à une bonne allure.

    Et voilà, c'est parti pour plus de 21km d'effort. Au debut j'ai de l'energie. je suis un peu furieuse du temps que je perds à cause des embouteillages. Il faut depenser son energie sans compter pour slalomer, et je n'arrive plus à penser a autre chose que par ou je vais passer. Je my fais un peu.. mais je pensais que cela se degagerait beaucoup plus vite ! La rue est à nous mais ca ne semble pas suffisant : les coureurs envahissent les trottoirs, les zones d'herbe, des qu'il y a un endroit ou il y possibilité de faire 5foulées, des coureurs se sont immiscés. La course est assez marrante et je ne sens pas vraiement leffort jusqu'au 17eme.. surtout que je prends une claque puisque ma montre m'affichait 18km depuis deja quelques centaines metres. A partir du 17eme et quelques, cest un peu difficile. Il y a un moment ou je flanche vraiment mentalement, je ne me rappelle plus si je descends l'allure a ce moment là. Jai comme une chute de tension, je suis demoralisée par le monde, dans les virages, il faut presque marcher car tout le monde coupe court et on ne peut plus vraiment courir. J'ai besoin de quelque chose, de force, de calorie, de viande, je pense a du jambon. Au lieu de ca, je me tape un sucre qui, malgré le petit emballage, me laisse les doigts collants. Je n'ai plus de force pour depasser :(. Je me laisse uniquement entrainer par l'allure generale. Entre le 17 et le 21eme, je tape dans la main d'une jeune spectatrice qui fait comme les autres enfants a cet endroit là, qui tendent les bras de part et d'autres afin que les coureurs leur tape dans les mains. Je ne sais pas a quoi ca sert mais ca maide un tout petit peu à relancer pour les suivants metres.

    Sur la fin, je ne tape pas la bourre, je ne sais plus pourquoi. Je sais que le temps est fait de toutes manieres. Je ne suis pas tres motivée pour gagner quelques secondes. Je crois savoir que je suis en dessous de mon objectif 1h50, alors jai la flemme de me cramer, et les gens devant sont toujours nombreux, il faudrait speeder en naviguant a droite, a gauche, alors je laisse tomber. Rapidement jarrive à la fin et je bouscule des gens qui s'arretent net une fois la ligne passée, je repense au celebre bouchon de l'année derniere, qui a gardé des gens bloqués derriere le tapis de puce. Je sais que mes 3 compagnons sont devant alors il n'y a pas lieu de trainer. Ma mere est là aussi. Et c'est long ! Long avant de pouvoir degager des barrieres qui nous enferment ! Un benevole avec lequel je m'efforce detre tres aimable, me file un poncho que je suis bien contente de mettre. Je suis tellement stressée que je ne savoure meme pas la fin de l'effort, le retour au calme. On m'enleve ma puce longtemps apres la ligne d'arrivée, j'ai largement lenergie quil faut pour dire bonjour, merci bonne journée , le tout accompagné d'un sourire. Un vieux con prends le relais derriere moi, mais lui s'arrete en levant les bras pour raler contre l'organisation du semi qui est "mieux faite à Tokyo".

    Je sors enfin, avec une petite vittel à la main, rejoindre la population non sportive sans me rendre compte que je n'ai pas pris de médaille. J'arrive a avoir ma mere, en texto et au tel et on se retrouve. Elle est decue de ne m'avoir pas vue passer la ligne d'arrivée. Elle est mignonne, elle  m'a apporté deux petits oasis et une banane. Je range ma vittel pour boire assez rapidement un des petits oasis, que je vomis un peu plus tard. Je retrouve les autres et ils regardent leurs belles medailles ! Je fais demi tour et me retrouve à contre sens des coureurs pour recuperer ma medaille. On me stoppe, mais j'explique l'oubli et on me laisse tout de suite en prendre une.

    Frustrée, contente, contrariée, ravie, fatiguée, impressionnée, abimée, je rentre me taper une bonne douche et un très savoureux petit dodo.

     


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique