• 10 Km des Buttes Chaumont - 75019

     

    10km des Buttes ChaumontC’est quoi cette photo d’article ? Oooh mais ce n’est pas une médaille cette fois, c’est une coupe !! 10km des Buttes Chaumont 

      Free... your... mind.

    Récit :

     

    La veille au soir, je mange une pizza et j’oublie que je coure le lendemain matin, puisque c’est meme ma sœur qui me demande pourquoi je ne mange pas de pâtes. Je réponds que pour un 10km, ya pas trop besoin de réserves. ..ni de sommeil puisque je me couche à plus de 2h pour un départ à 9h. Réveil à 7h30, décollage à 8h et récup de dossard avant 8h45.

    Lorsque je m’étais inscrite, kdr m’avait demandé de l’inscrire lui aussi. Le samedi encore, il a fait un détour pour récuperer un certificat médical. Mais ses propos  de la veille au soir ne sont pas vraiment les memes que ceux du dimanche matin. Dailleurs il n’y a même plus de propos. Le matin je me retrouve seulement confrontée à un corps très peu animé qui ne demande qu’à dormir. Je le réveille et lui propose de venir avec moi, mais je n’insiste pas car il a fait peu d’entrainement ces dernières semaines, un mal de dos récurrent, et seulement 5h de sommeil au compteur. Jusqu’au bout je pense qu’il va m’accompagner, jusque dans la voiture je vais surveiller mon portable, et puis, plus je m’eloigne et plus c’est trop tard.

    Je n’ai pas de mal a trouver le depart. Je me stationne sur une bande cyclable à 100mètres du départ, et à 100m de la mairie. Le temps d’aller chercher mon dossard et déjà cinq voitures m’entourent. Je l’échange contre mon manteau et je m’en vais m’échauffer, rassurée sur mon abus de stationnement.

    J’ai pas mon cardio mais je sens bien que les montées à 8 et les plats à 9,9 sont très durs. Je m‘auto rassure « c’est tout le temps comme ça !! Mauvais sentiment, bad échauffement = bonne course ! »

    Il est 9h moins 4, donc je vais me glisser dans le sas de départ. On sautille un petit peu pendant que ca papote au micro et le coup de feu surprend tout le monde, y compris le type au micro. 10 secondes après, je pose bien mon pied sur le tapis et mon énergie me pousse vers l’avant. Je prends le trottoir des que possible pour déjà commencer à remonter ma moyenne. 1km, 2, 3.. et j’en ai déjà trop marre. Les montées m’ont fatiguée plus que je ne l’étais dejà. J’hésite à m’arreter. Je reflechis sur cette eventualité. Je me demande par ou je rentre, est ce que je marche, est ce que je finis au petit trot… Je passe sur la ligne du km9 déjà marquée au sol, alors que nous n’en sommes qu’au 4° à peine. Je pense au 9°. Je me dis que je vais revoir cette ligne, que je vais le passer ce 9°, puis que seuls le temps et l'effort me séparent de mon droit de m’arreter et de la fin de la course.

    Cette partie est dure. J’écoute la musique mais ca ne me fait pas accelerer. Je pense a mes examens, je m‘interroge aussi sur la douleur d’un accouchement, sur l’approche des moments durs dune course lorsque jaurai moi-même souffert dans un accouchement. J’essaie de penser aux danseuses, a leurs douleurs… Toutes les pensées sont bonnes à prendre pour ne pas lacher. « Faut pas lacher » je pense meme a nawelle de top chef.. bref, un fichu bordel dans ma tête. Je sais bien qu'il faut à la fois tout donner, et aussi en garder sous le pied. Il en reste 6.

    On passe près de l’arrivée, mais ce n'est pas larrivée, il y a un peu de public ici.. Mais je ne m'attends pas à ca : ma maman est là, elle crie mon nom ! Elle mapplaudit et me sourit de toutes ses dents, on se voit bien. Je lui fais 2 coucous enthousiastes, avant de m’enfoncer dans le parc des buttes Chaumont... Ca grimpe un peu mais maman que je laisse derrière moi me pousse à ne pas ralentir.

    On tourne et je sais que le cinquième est en haut,  la montée est hard, elle est pentue, et en plus elle est longue. Je me fais doubler, et j’ose à peine regarder ma montre, car je ne pourrais rien y faire. Plus je ralentis là, plus je dois le rattraper dans les descentes. En haut, c’est le ravito, c’est le 5°, c’est la moitié. Leurs bouteilles d’eau ne m’interessent pas, il ne fait pas assez chaud, et il fait humide. Je suis pressée de trouver une descente pour me venger sur ceux qui ont profité de ma faiblesse pour me depasser.

    Elle finit par arriver : elle est douce mais longue et mon cardio redescend. Ma foulée s’allonge, la vitesse monte mais mon cœur se repose, c’est bon. Je repense à ya 2ans, je sais qu’il y a (encore) une petite côte à grimper dans le coin. Effectivement, côte, effectivement, petite. Le plaisir commence ici. Je pense finir la course. Je pense pouvoir tenir 12,7 en vrai, 12,5 a ma montre. Là, ma montre affiche 12.7, jaimerais le garder jusqu’au bout mais le positive split me parait inevitable, sauf si plus de descentes que de montées arrivent.

    Je fais plusieurs morceaux à coté dun coureur que je laisse derriere moi dans les descentes, et qui me sème dans les montées. Tout ceci fait passer le temps et m’aide a tenir sans me laisser le choix.

    J’ecrase la ligne « km8 », plus que 2. Un gros barbu me crie « 3° fille ! », je ne réponds pas et fait non de la tête en partant pour montrer a ceux qui observent la scène que je ne suis ni dupe ni naïve. Pour moi, il y a beaucoup beaucoup de filles devant. Je regrette de ne pas lui avoir dit « si ca pouvait etre vrai ! »

    Le 9° attendu arrive et je souris. Plus qu’un mais je ne m’emballe pas, il reste un dizième, alors cest long. Je sais néanmoins que je vais pas tarder à pouvoir me lacher sans prendre de risques sur la suite.

    Un des km les plus longs de ma carrière, à moins 400m, je pense au fractionné puis je finis par avaler aussi ce dernier km et je revois ma mère pendant mon sprint de malade. Un echange de sourire mais rapides, car je suis a 15 en sortant du tournant et il est possible que je finisse encore au dela. (max a la montre = 17.5) Le tapis est là mais les gens me regardent beaucoup, plus que dhabitudes et puis arrive l’apothéose : le type au micro annonce à tout le monde "4° femme" suivi de mon nom, mon prénom. C’est avec les larmes aux yeux et une surprise immense que je passe la ligne. Je suis dans tous mes états car j'ai tout donné et je n'ai plus de forces, pourtant je dois puiser dans mes dernières ressources pour m’empecher de m’effondrer en larmes d’émotion.

    Je me dirige en bon zombie de fin de course (je suis vraiment dans tous mes états) vers la coupeuse de puce, précieuse puce, et je pense au barbu. Moi qui pensait qu’il plaisantait ou qu’il était arrivé à l’arrache en milieu de course… en fait il n’était pas loin, il avait juste loupé une fille. Je comprends aussi pourquoi le public me regardait moi principalement à l’arrivée et je comprends aussi pourquoi les mecs tournaient la tête lorsque j’ai été amenée a les doubler dans les descentes de la fin.

    Ma mère vient me féliciter de plus près et je récupere la médaille avant d’aller bouffer une demie banane. Un coureur me dit « c’est dur les montées hein ? –Très. »

    Je propose à ma maman d’attendre les remises de coupes car je suis peut etre dans les 3 premières dune categorie. Bingo… Ce sont les resultats imprimés qui me le confirment. Alors je monte sur l’estrade quand on me le demande avant que l'on file vers un brunch ou un dejeuner, accompagnées de ma coupe. (avant course : pti dej tartines pain de mie + confiture et 1banana)

    Enfin, un texto de kdr arrive alors je ne peux pas garder ce que je viens de vivre pour moi jusqu’a le retrouver : j’envoie juste une photo de la coupe et un peu après mon classement.

     

    FIN.10km des Buttes Chaumont

     

    Soit 10km à 12.9 en 46min 

      1° et 2° : 13.5 (manquait l’autolap)

      3° 13.1

      4° 12.5

      5° 11.6

      6° 13.2

      7° 13.2

      8° 13.2

      9° 12.4

    10° 12.9

     

    NB : Ma montre a eu un décalage de 0.2km/h tout le long. Je l’ai corrigé dans les allures données ici.

     

     

     

     


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